Aussi fou que cela puisse paraître, en 2021, la gratuité des protections hygiéniques est loin d'être une cause acquise. À l'heure actuelle, en France, ce sont encore quelque 1,7 million de femmes qui se trouvent en situation de précarité menstruelle. Pour faire simple, cela signifie que plus d’un million et demi de femmes doivent, chaque mois, faire face à ce choix crucial : s'acheter de quoi se nourrir ou payer pour des protections hygiéniques…
Heureusement, certains pays commencent à ouvrir les yeux et ont compris qu'avoir ses règles n'était pas un choix ! C'est notamment le cas de l'Écosse qui, en mettant en place la gratuité de ces protections, replace sur le devant de la scène un sujet qui ne devrait plus faire débat. Blooming, votre marque de culottes menstruelles vous explique tout.
L'Écosse, un pays pionnier en la matière !
« Nous sommes tous d'accord pour dire que personne ne devrait avoir à s'inquiéter de ses prochains tampons ou protections », a déclaré au Parlement la députée écossaise Monica Lennon, à l'origine de la proposition de loi. Et pourtant, une enquête réalisée par Plan International UK a révélé en 2017 qu'au Royaume-Uni, presque 1 femme sur 10 entre 14 et 21 ans n'avait pas les moyens de s'acheter des protections hygiéniques.
Car oui, s’acheter des serviettes, des tampons et des antidouleurs coûte une véritable petite fortune. Une étude britannique relayée dans le Huffington Post a ainsi révélé que les Anglaises dépensaient l’équivalent de presque 24 000 € au cours de leur vie à cause de leurs menstruations ! 💸
Monica Lennon remporte donc la bataille après quatre longues années de lutte pour obtenir gain de cause ! Il faut dire que cette mesure – bien que nécessaire – devrait tout de même coûter la bagatelle de 9,7 millions de livres par an. Soutenue par de nombreux syndicats, associations caritatives et organisations de femmes, la députée a tout de même réussi ce tour de force incroyable : la gratuité des protections hygiéniques pour toutes ! 💪
Concrètement, comment cela se met en place ?
Depuis le 24 novembre dernier, l'Écosse offre ainsi la gratuité des protections hygiéniques à toutes les femmes, y compris aux jeunes filles, en proposant du matériel à disposition au sein des collèges, lycées et universités. Le gouvernement peut également imposer à tout organisme public de fournir gratuitement ces protections hygiéniques.
Attention, soyons clairs, rendre les protections hygiéniques accessibles à toutes gratuitement n'implique pas le retrait de la vente des tampons et autres moyens de protections périodiques. Il sera toujours possible, pour toute Écossaise, de se rendre dans le supermarché ou la pharmacie la plus proche pour pouvoir en acheter.
Vers une gratuité des protections hygiéniques en France
En France aussi, les choses commencent à bouger. Le 17 octobre 2019, la ministre Marlène Schiappa a reçu le rapport de la sénatrice du Haut-Rhin, Patricia Schillinger, sur la lutte contre la précarité menstruelle. Celle-ci propose d’expérimenter la gratuité des protections hygiéniques pour les femmes les plus précaires, à savoir les jeunes filles, les détenues et les sans-abris.
Ce sera chose faite dès l’année suivante. Les cabinets de Marlène Schiappa et de Christelle Dubos (secrétaire d'État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé) ont en effet annoncé le lancement, à titre expérimental, de la distribution gratuite de tampons et de serviettes pour toutes les femmes dans le besoin.
Depuis le 23 février dernier, la gratuité des protections hygiéniques est mise en place dans les facultés et résidences étudiantes, soit 1 500 distributeurs en tout. Un premier pas pour la lutte contre la précarité menstruelle !