- Complications obstétriques : La mutilation génitale féminine peut entraîner des complications lors de l'accouchement, augmentant le risque d'hémorragies, de naissances prolongées et la nécessité de césariennes. Elle peut également augmenter le risque de mortalité néonatale.
- Infections Chroniques : Les femmes ayant subi une mutilation sexuelle féminine présentent un risque élevé d'infections chroniques des voies urinaires et vaginales, dues aux cicatrices et à la fermeture partielle de l'ouverture vaginale.
- Douleur Chronique et Problèmes de Cicatrisation : La mutilation sexuelle féminine peut provoquer des douleurs chroniques, des kystes, des abcès et des problèmes de cicatrisation qui peuvent persister tout au long de la vie de la femme.
- Problèmes Psychologiques et de Santé Mentale: Les femmes et les filles ayant été soumises à la mutilation sexuelle féminine peuvent éprouver de l'anxiété, de la dépression et un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) en raison du traumatisme physique et psychologique subi.
- Complications Sexuelles et de Fertilité: La mutilation sexuelle féminines féminine peut causer une diminution du désir sexuel, des douleurs lors des rapports sexuels, des complications de fertilité et des problèmes durant le cycle menstruel.
Pour mieux comprendre son point de vue, nous lui avons posé les questions suivantes :
- Marine, tu as grandi en France mais tu maintiens un lien fort avec tes origines maliennes-sénégalaises. Comment équilibres-tu la préservation de ton héritage culturel avec tes valeurs et convictions personnelles, surtout sur des sujets délicats comme l'excision?
Réponse Marine: Ayant grandi en France tout en maintenant un lien fort avec mes racines maliennes-sénégalaises, je suis consciente que la diversité culturelle peut parfois entraîner des défis.
La coexistence de deux cultures m'a permis de développer une empathie profonde envers les autres et m’a permis d'avoir une vision et un regard lointain. J’ai développé cette capacité à comprendre les autres sans les juger.
Concernant l’excision, ayant été confronté à cette pratique au sein de mon entourage, j'ai réalisé que le problème fondamental réside dans le patriarcat, plutôt que dans une justification purement "culturelle". En général, les femmes sont contraintes et subissent des pressions, souvent sous le prétexte de la préservation culturelle, pour les amener à accepter cette pratique.
- Selon ton expérience, comment perçois-tu les différences dans la conscience et le dialogue sur l'excision entre ta communauté en France et ta famille au Mali ? Observes-tu des changements positifs ou des défis persistants dans les deux communautés?
Réponse Marine : Il n'y a véritablement pas de discussion sur l'excision, que ce soit en France ou au Mali. J'ai découvert ce que c'était en dehors de mon cercle proche, en menant des recherches personnelles. En ce qui concerne mon entourage, je n'en entendais parler que lorsque quelqu'un que je connaissais avait été soumis à cette pratique, c’était divulgué de manière discrète, c’est un sujet très tabou.
- Bien que ton père ne t’ai jamais interdit de voyager au Mali, tu as ressenti son inquiétude face à la pratique de l'excision. Comment cette inquiétude a-t-elle influencé ta perception des traditions culturelles et tes relations familiales, notamment au cours de tes voyages ?
Réponse Marine : Originaire du Sénégal, mon père considère cette pratique comme très cruelle. Quand j'étais enfant, il redoutait que je voyage au Mali de peur que je sois soumise à l'excision. Parfois, même si les parents ne sont pas d'accord, d'autres membres de la famille peuvent amener une fille se faire exciser en leur absence et sans leur consentement.
Cependant, tous mes voyages se sont très bien déroulés, et à aucun moment je n'ai été confrontée à la question de "l'excision", que ce soit de manière directe ou indirecte.
- Considérant ta position unique, influencée par les cultures française et malienne, quel message aimerais-tu partager avec les jeunes qui pourraient se trouver dans des situations similaires ou qui cherchent à promouvoir le changement dans leurs propres communautés?
Réponse Marine : Plusieurs problèmes persistent, notamment la désinformation, le manque de communication et le désintérêt pour cette cause. Renforcer la sensibilisation serait véritablement opportun.
Les jeunes ici semblent s'en désintéresser, probablement parce que dans l'esprit de chacun, l'excision est perçue comme une pratique rare, limitée aux villages reculés. Cependant, cette perception n'est pas toujours exacte, car l'excision est encore largement pratiquée, avec des conséquences irréversibles. Il faut informer et donner des chiffres.
- En ce jour International de tolérance zéro à l'égard de l'excision, comment tu vois personnellement l'avenir des femmes et des filles au Mali et dans les communautés où cette pratique est encore réalisée?
Réponse Marine : Les mentalités en Afrique évoluent concernant cette pratique. Avec la connectivité croissante, l'accès accru à l'information via les réseaux sociaux, les gens sont de plus en plus enclins à refuser. Bien que ce soit un combat progressif, avec le temps, j'espère que cette pratique s'atténuera.
Selon les Nations unies, il est essentiel de considérer certains chiffres dans ce contexte :
- 200 millions de femmes et de filles ont subi des mutilations génitales.
- 15 millions de filles risquent d'être mutilées si la tendance se poursuit jusqu'en 2030.
- 44 millions de filles de moins de 14 ans ont été soumises à cette pratique.
- Les pays où la prévalence est la plus élevée sont la Somalie (98 %), la Guinée (97%) et Djibouti (93 %).
- Les mutilations sexuelles féminines causent de graves problèmes de santé et peuvent entraîner la mort.
Il s'agit d'un problème qui requiert attention, éducation et action pour protéger les droits et la santé des femmes et des filles dans le monde entier.
En France, les femmes en quête de soutien peuvent accéder à une ressource inestimable : un service dédié qui les met en relation avec des associations de proximité spécialisées dans la lutte contre les violences sexistes. Pour plus d'informations, consultez le site : https://arretonslesviolences.gouv.fr/associations-de-lutte-contre-les-violences-sexistes-et-sexuelles/associations.
Cette ressource offre un espace sûr et des conseils d'experts aux personnes qui en ont besoin.
Dans notre prochain article sur ce sujet, vous trouverez une interview du Dr Sarah Abramowicz, qui partagera ses connaissances et son expérience.
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