Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM) : Une entité clinique complexe et débilitante - BLOOMING

Trouble Dysphorique Prémenstruel (TDPM) : Une entité clinique complexe et débilitante

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Définition et caractéristiques

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM), caractérisé par des symptômes psychiques et psychiatriques prédominants. Contrairement au SPM, qui inclut également des symptômes physiques et émotionnels, le TDPM se distingue par des perturbations émotionnelles majeures altérant considérablement la qualité de vie de la personne atteinte, notamment :

  • Humeur dépressive et anxiété marquées
  • Irritabilité intense et labilité émotionnelle (sautes d’humeur)
  • Pensées suicidaires dans certains cas
  • Diminution de l’intérêt pour les activités quotidiennes

Les symptômes apparaissent généralement lors de la phase lutéale. La phase lutéale correspond à la 2ème phase du cycle menstruel, succédant l’ovulation et précédent les menstruations. Elle dure environ 14 jours. La disparition des symptômes coïncide dans la majorité des cas avec l’arrivée des règles. Cette pathologie touche entre 3 et 8 % des femmes, les plus de 30 ans étant particulièrement concernées. Le TDPM, bien que reconnu comme une entité clinique distincte, reste difficile à traiter en raison de la sévérité de ses manifestations et de leur impact sur la qualité de vie.

 

Quels sont les éléments permettant de poser un diagnostic ?

Le diagnostic du TDPM doit être réalisé par un gynécologue ou un psychiatre, et repose sur un enregistrement détaillé des symptômes sur au moins deux cycles menstruels consécutifs. Les critères diagnostiques incluent :

  • La présence d’au moins cinq symptômes principaux (par exemple, irritabilité, dépression, anxiété) pendant la majeure partie de la phase lutéale.
  • Les symptômes interfèrent avec les activités quotidiennes et les relations interpersonnelles et altèrent considérablement la qualité de vie.
  • Le TDPM doit être ressenti pendant au moins la majeure partie des 12 derniers mois pour confirmer la récurrence du trouble.

 

Un panel complexe de symptômes

Les symptômes du TDPM couvrent un large éventail émotionnel, comportemental et physique. Ils se manifestent principalement par :

  • Humeurs changeantes, irritabilité, et conflits fréquents avec l'entourage
  • Sentiment de tristesse de désespoir allant jusqu’à la dépression sévère
  • Anxiété intense, accompagnée de nervosité et de crises de larmes
  • Diminution de l'intérêt pour les activités habituelles, fatigue chronique
  • Troubles de la concentration, sentiment d'être débordée
  • Troubles du sommeil (insomnie ou hypersomnie)
  • Changements d'appétit, parfois accompagnés d'épisodes de boulimie
  • Symptômes physiques du SPM tels que sensibilité mammaire, ballonnements

Les causes du TDPM

L’étiologie du TDPM n’est pas, à ce jour, clairement démontrée mais il existe différentes théories permettant d’expliquer son apparition.

  • Facteurs hormonaux
  • Troubles biochimiques (diminution de la sérotonine, molécule impliquée dans la communication entre les neurones et dans la régulation des humeurs, elle est associée à l’état de bonheur)
  • Hérédité
  • Traumatismes

 

Les options thérapeutiques

Le TDPM étant complexe, les options thérapeutiques sont variées et doivent être adaptées à chaque patiente. Les approches combinent souvent des interventions médicalescomportementales, et psychologiques.

Les symptômes du TDPM ne sont pas à prendre à la légère et il est indispensable de faire appel à un(e) professionnel(le) afin de mettre en place une stratégie thérapeutique efficiente et adaptée à chaque patient(e).

1. Activité physique

L’exercice, qu'il soit aérobique ou anaérobique, a montré des effets bénéfiques sur la symptomatologie du TDPM. L’activité physique régulière contribue à la régulation des niveaux hormonaux et améliore l’humeur en stimulant la production d’endorphines.

2. Alimentation

Le régime alimentaire joue un rôle crucial dans la gestion des symptômes. Il est recommandé de réduire la consommation de sel, de sucre, d’alcool et de caféine, ces éléments étant connus pour exacerber l’irritabilité et les troubles du sommeil.

3. Traitement endocrinologique

La prise en charge hormonale peut inclure des traitements à base de progestérone ou d’œstrogène, afin de réguler les fluctuations hormonales responsables des symptômes psychiques et physiques. Cette approche est particulièrement utile pour les femmes dont le TDPM est directement lié à un déséquilibre hormonal.

4. Traitement médicamenteux

Les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), un type d’antidépresseurs, ont montré des résultats prometteurs dans la prise en charge du TDPM. Ces médicaments peuvent être administrés de manière continue ou de façon ciblée, en commençant environ dix jours avant les menstruations. Les ISRS agissent en augmentant le niveau de sérotonine, une neurotransmetteur clé dans la régulation de l’humeur.

5. Psychothérapie

Le stress étant un facteur aggravant majeur du TDPM, la psychothérapie, notamment la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), peut s’avérer particulièrement efficace. Cette approche permet aux patientes de mieux comprendre et gérer leurs émotions, de réduire le stress et d’adopter des comportements plus adaptés face aux défis émotionnels du cycle menstruel.

Conclusion

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est une pathologie invalidante pour un pourcentage non négligeable de femmes. Son diagnostic repose sur une évaluation minutieuse des symptômes, et sa prise en charge nécessite une approche intégrée. Que ce soit par des interventions comportementales, diététiques, hormonales ou psychothérapeutiques, chaque patient peut trouver une combinaison de traitements adaptée à son profil spécifique.

Toutefois, la complexité du TDPM demande une vigilance et un suivi médical constant afin de minimiser son impact sur la qualité de vie des patientes.

 

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