Les règles sont un sujet tabou dans de nombreuses sociétés. Nous l’évoquions dans notre article publié à l’occasion de la Journée internationale du droit des femmes : les inégalités menstruelles subsistent et perdurent à travers le monde.
Près de 100 millions de jeunes filles ratent une semaine d’école par mois dans les pays en voie de développement. Sur plusieurs continents, les règles sont l’un des premiers facteurs de déscolarisation avec le mariage forcé. Si en France les tabous des règles et la précarité menstruelle sont encore trop présents, qu’en est-il à l’étranger ? Comment les femmes vivent-elles leur menstruations dans le reste du monde ? Blooming décrypte.
Comment les femmes menstruées sont-elles perçues à travers le globe
Peu importe le continent, il y a de très grandes chances qu’une femme subisse les idées préconçues sur les menstruations. Dans certains pays, certaines croyances sur les règles sont encore très actuelles et peu démystifiées. Les menstruations sont souvent considérées comme impures, sales voir presque démoniaques.
- En Afghanistan, les jeunes filles évitent de se laver la vulve lorsqu’elles ont leurs règles car cela pourrait conduire à l’infertilité. Elles n’ont pas le droit de boire de l’eau froide, de manger du riz, de la viande et des légumes ni même de s'asseoir sur le sol mouillé.
- En Bolivie, il est interdit aux femmes de jeter leur protections hygiéniques dans la poubelle car le sang menstruel est considéré comme dangereux et pouvant provoquer des cancers. Les jeunes écolières sont donc forcées de garder leur protections usagées dans leur sac à dos.
- Au Népal, les femmes doivent quitter leur foyer lorsqu’elles sont menstruées. Elles pratiquent alors le “rituel de l’exil” appelé aussi Chaupadi. Cette pratique a été supprimée en 2005 par La Cour Suprême népalaise. Pourtant certaines régions continuent de l’appliquer impunément. Exposées au froid, à la faim ou à la violence, des femmes en meurent chaque année.
- À Bali, en Indonésie, il est impossible pour les femmes de visiter un temple lorsqu’elles ont leurs règles.
- En Inde, les femmes ne partagent pas la même chambre que leur mari pendant leur règles. Elles sont mises à l’écart et n’ont plus le droit de participer aux tâches domestiques.
Encore plus fou : elles sont formellement interdites de toucher aux cornichons et au lait pour éviter de les “contaminer”. Une étude affirme par ailleurs que de nombreuses adolescentes indiennes ne sont absolument pas renseignées sur les menstruations. Et pour cause : tandis que les mythes perdurent, de nombreux enseignants évitent consciemment d’aborder le chapitre consacré à l’éducation menstruelle à l’école.
La problématique des protections hygiéniques
L’accès aux protections hygiéniques peut être très compliqué dans certains pays. Trop onéreuses ou difficile à trouver, les protections hygiéniques sont parfois une denrée rare. De millions de femmes et jeunes filles utilisent alors d’autres méthodes de gestion de leur cycles menstruels. L’ONG Wateraid a demandé aux femmes comment elles se protégeaient à travers le monde.
Dans des zones rurales en Zambie, certaines femmes utilisent de la bouse séchée en poudre dans un tissu. Une technique qui absorbe le sang des menstruations.
En Inde, 88% des femmes se tournent vers des alternatives plus artisanales comme la cendre, la paille ou le tissu.
Des problématiques liées à l’hygiène, qui s’avèrent être un réel obstacle pour l’éducation des jeunes filles.
N’ayant pas toujours les moyens de se procurer des protections, les jeunes filles restent alors chez elles. Selon un rapport de l’Unicef, "Les filles qui ont eu leurs premières règles risquent d’être découragées d’aller à l’école (ou leurs parents peuvent refuser de les laisser y aller) si les sanitaires scolaires sont sales, trop peu nombreux ou mixtes, voire inexistants". Soustraire l’école aux filles pendant plusieurs jours par mois contribue malheureusement activement à leur analphabétisation.
De nombreuses organisations internationales s’attaquent au problème comme : Care, Plan international, MakaPads ou AfriPAds. Elles proposent des paquets peu chers de serviettes réutilisables, sensibilisent les enseignants et les communautés à l’hygiène des femmes pendant leurs règles pour inciter à briser le tabou de l’impureté menstruelle.
En Inde, la révolution menstruelle est en marche : en 2017 les étudiants de l'université de New Delhi ont collé des serviettes hygiéniques sur les murs du campus avec comme slogan : "Saigner sans peur". Une initiative créée pour réclamer l'installation de distributeurs de protections hygiéniques dans l'enceinte de l'établissement mais surtout pour briser le tabou menstruel
L'entrepreneur Arunachalam Muruganantham a quant à lui changé la vie de millions d'indiennes en inventant une machine qui permet de fabriquer ses propres protections hygiéniques. Le film indien Padman réalisé par R Balki raconte l'histoire vraie de cet entrepreneur. Grâce au succès du film, la machine a été démocratisée et a donné naissance au challenge instagram #PadmanChallenge.
Une initiative qui consiste a se prendre en selfie avec une protection hygiénique pour dé tabouiser les règles et ses protections très onéreuses en Inde.
En 2018, l'acteur principal du film Akshay Kumar, véritable star dans son pays, a publié sur son compte instagram une photo de lui avec une serviette hygiénique.
Le post a eu tellement de succès que de nombreuses stars bollywodiennes et internationales ont suivi le mouvement et ont propagé le challenge à travers le monde. Une initiative collaborative qui contribue à briser le tabou des règles.
Un sujet que l'on retrouve dans le documentaire "Les règles de notre liberté" réalisé par Rayka Zehtabchi (disponible sur Netflix). Grâce à la machine d'Arunachalam Muruganantham, les indiennes peuvent bénéficier d'une certaine émancipation. Les règles deviennent même parfois, un véritable vecteur de liberté pour les celles qui fabriquent elles-mêmes leurs protections hygiènes, vendent leur surplus de production et deviennent ainsi indépendantes grâce aux revenus généré.
Il est nécessaire de rappeler que la précarité menstruelle ne touche pas simplement les pays en voie de développement, et qu’elle reste encore un fléau en France. Si vous aussi souhaitez aider les femmes en situation de précarité menstruelle, vous pouvez organiser des collectes dans votre entreprise, dans votre école, dans votre université, avec le support de l’association Règles Élémentaires.
(photo crédits : Temple hindou de Taman Ajun (Mengwi - Bali) ©Shane De Meûter (octobre 2016))
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