Avant que les
culottes menstruelles Blooming ne viennent réinventer les règles, serviettes hygiéniques, tampons, protège-slips jetables étaient majoritairement une norme dans la routine menstruelle des femmes.
De nos jours, nous n'avons -
presque- plus de problèmes à trouver en grandes surfaces toutes sortes de protections diverses et variées.
Pourtant, les premiers tampons et serviettes commercialisés datent des années 1920, il y a tout juste...100 ans ! Les protections avec les bandes adhésives existent depuis 1960, et celles à rabats plus fines depuis les années 1990 ... Soit 30 ans !
Alors qu’en est-il de nos ancêtres ? Il n’y a rien de nouveau lorsque l’on vous dit que les femmes ont leurs règles depuis la nuit des temps... Disons qu'en moyenne si une femme a ses règles vers l'âge de 12 ans et qu'elle est en ménopause vers 50 ans, elle aura eu ses règles près de 444 fois dans toute sa vie !
Malheureusement, en raison du tabou des règles qui perdure depuis les âges, très peu d’informations ont été compilées sur l’Histoire des protections menstruelles.
Il valait mieux que les femmes se débrouillent pour cacher ce sang que l’on ne saurait voir ! Mais alors, comment faisaient-elles?
LES RÈGLES DANS L'ANTIQUITÉ
Au temps des Pharaons, les Égyptiennes auraient utilisé des bandes de coton ou de papyrus enroulés qu'elles plaçaient dans leur vagin comme un tampon.
Le papyrus d'Ébert écrit en -1550 av JC est l'un des manuels les plus anciens à avoir été trouvé à ce jour.
Dans celui-ci, Ebert mentionne plusieurs formules à base de cannabis pour soulager les douleurs menstruelles et le saignement excessif des
égyptiennes.
Dans l’Antiquité, les femmes utilisaient des compresses enroulées autour d’un morceau de bois, solution inventée par le médecin Hippocrate. Certaines faisaient offrande de leurs tissus ou de leurs pagnes imbibés de sang menstruel (ou provenant d’accouchements) au temple de la déesse de la fécondité Artémis.*
Sur les colonnes du temple d'Artemis est inscrit le terme “rakos” qui a donné “haillons, tissus”.
CACHEZ CE SANG QUE L'ON NE SAURAIT VOIR!
Pline l’Ancien, écrivain romain et naturaliste du Ier siècle a diabolisé les règles dans le tome 7 de son livre : Histoires naturelles. Il égraine des superstitions plus farfelues les unes que les autres au sujet des menstruations : les femmes menstruées font aigrir le vin doux, frappent de stérilité les récoltes, rendent les chiens enragés, tuent les abeilles dans les ruches et font même ternir le poli des
miroirs avec leur regard...
Avec la religion de plus en plus présente, les mœurs empirent concernant les menstruations, jusqu'à les considérer comme maléfiques.
Les femmes étaient “impures” lorsqu’elles avaient leurs règles.
À l’approche du Moyen-âge, les femmes ne portent donc plus de protections. Insérer quelque chose dans son vagin est considéré comme un énorme tabou et un péché. Leurs jupons prennent donc le rôle de sous-vêtements et de protections. Une habitude prise par les femmes riches, car les paysannes laissent simplement couler le sang sur leurs jambes. Pour calmer les crampes et les flux importants, les femmes brûlent des crapauds et portent les cendres dans une petite poche autour de la taille.
LES PREMIÈRES COMMERCIALISATIONS DES PROTECTIONS MENSTRUELLES
La machine à filer le coton inventée au XVIIIe favorise la création de sous-vêtements.
Les femmes portent des tissus dans leurs culottes qu’elles lavent à la fin des menstruations.
Entre 1847 à 1870, les recherches de Pasteur sur les germes selon lesquelles certaines maladies seraient causées par des micro-organismes éveillent les consciences. Il faut se protéger pour des raisons hygiéniques. C’est ainsi que la production de solutions menstruelles commence.
En 1900, des ceintures sanitaires sont commercialisées permettant de retenir la protection de façon plus adaptée. Elles ressemblent à des gaines et sont parfois en caoutchouc.
C'est en 1920 qu’est créée la première serviette lavable. Pendant ce temps, les femmes utilisent également des compresses à base de cellulose de coton absorbant beaucoup mieux le sang que le coton classique, une découverte faite par les infirmières de la Première Guerre mondiale qui l’utilisait pour les bandages des soldats .
Le stock de pansements étant encore conséquent une fois la guerre finie, la marque américaine Kimberly Clark rachète et commercialise le tout en tant que protections périodiques.
En 1929, le docteur américain Earl Hass crée le premier tampon en coton. Il s'inspire d'une amie qui insérait des éponges pour empêcher son flux de couler.
Au même moment la cup menstruelle fait son apparition très discrète sur le marché. Mais le caoutchouc étant super rigide et faute de succès commercial, elle ne reste pas très longtemps en vente.
LA DÉMOCRATISATION DES PROTECTIONS JUSQU'À L'ARRIVÉE DES
CULOTTES DE RÈGLES
C’est en 1963 que l’on découvrira les premières serviettes jetables en France. Avec l’émergence des mouvements féministes, la parole se libère un peu plus sur les règles mêmes si perdurent quelques tabous. La marque Stayfree commercialise en 1969 la première serviette avec une bande adhésive pour mieux la fixer dans la culotte.
Le marché des serviettes et tampons se démocratise et la ceinture sanitaire quitte définitivement le marché dans les années 1970 lorsque les serviettes sont vendues en pharmacie.
Pourtant, une idée reçue affirme que le sang menstruel sent mauvais. C'est en 1971, que la marque Playtex sort les premiers tampons parfumés.
Dans les années 1990, des serviettes plus fines avec deux ailettes adhésives font leur apparition permettant un maintien optimal dans la culotte.
La boucle est bouclée.
Depuis les années 2010, les protections hygiéniques réutilisables reviennent de plus en plus sur le marché : la cup ou coupe menstruelle, les serviettes lavables et bien sûr la culotte de règles !
Aujourd'hui, les femmes réinventent leur routine règles, en adoptant à 100% ou en mixant six catégories de protections :
- les culottes menstruelles ou culottes de règles
- les cups
- les serviettes hygiéniques lavables (OU SHL)
- les serviettes hygiéniques jetables, les tampons, les protège-slips.
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